Les États-Unis vont doubler les droits de douane sur le commerce du bois d’œuvre canadien
Les États-Unis et le Canada s'affrontent sur la question des droits de douane sur le bois d'œuvre, avec des tarifs en forte hausse et des impacts économiques frappant les industries et les prix de l'immobilier.

À retenir
Résumé généré par l'IA, examiné par la rédaction.
Les États-Unis augmentent les droits compensateurs sur le bois d'œuvre canadien de 6,74 % à 14,63 %
Les taux combinés des droits antidumping et compensateurs atteignent désormais 41,67 %.
Le Canada annonce un programme de soutien de 1,2 milliard de dollars pour son industrie du bois d'œuvre
Un différend lié à des allégations américaines vieilles de plusieurs décennies concernant des subventions forestières canadiennes injustes
Les tarifs douaniers pourraient ajouter 14 000 dollars aux prix des maisons aux États-Unis d'ici 2027
L’augmentation significative des droits compensateurs sur le bois d’œuvre canadien décidée par les États-Unis a exacerbé les tensions commerciales existantes entre les deux pays. Cette décision a été validée par le département du Commerce des États-Unis, augmentant le taux des droits compensateurs de 6,74 % à 14,63 %. En tenant compte des droits antidumping de 20,56 % récemment déclarés, le bois d’œuvre canadien est aujourd’hui assujetti à un taux total de 35,19 % lorsqu’il franchit la frontière.
Pour certaines sociétés, l’impact financier est nettement plus conséquent. Canfor Corporation se classe première avec un taux combiné de 41,67%, alors que West Fraser Mills sera soumis à un taux de 16,50%. La majorité des autres fournisseurs sont classés sous la rubrique « Autres », représentant un pourcentage de 27,30 %. Le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a été mandaté pour appliquer sans délai les nouveaux tarifs, l’augmentation des droits antidumping étant déjà en place.
Les États-Unis et le Canada au sujet du différend sur le bois d’œuvre résineux
La réaction du Canada a été prompte. Mark Carney, le premier ministre, a dévoilé un plan d’aide canadien s’élevant à 1,2 milliard de dollars. Ce financement sera alloué à l’industrie canadienne du bois d’œuvre résineux, comprenant 700 millions de dollars en garanties de prêts et 500 millions de dollars destinés à l’innovation des produits et au développement des marchés. Ravi Parmar, le ministre des Forêts en Colombie-Britannique, a décrit ces droits de douane comme étant « absurdes et irresponsables ». Le Conseil des industries forestières de la Colombie-Britannique a affirmé qu’ils portaient préjudice aux communautés de part et d’autre de la frontière. Le Conseil du commerce du bois d’œuvre en Colombie-Britannique a mis l’accent sur l’augmentation des dépenses liées à la construction aux États-Unis et la pression accrue exercée sur les régions canadiennes dépendantes de la foresterie.
De son côté, la US Lumber Coalition soutient que les chiffres le démontrent. Le PDG, Zoltan van Heyningen, a décrit l’industrie canadienne comme un acteur malveillant du commerce mondial déloyal. Ainsi, son assertion concernant un taux de 35,19 % est fondée. Les acteurs du secteur industriel aux États-Unis mettent en évidence que les usines américaines ont élargi leur capacité de production de 8,8 milliards de pieds-planche depuis l’année 2016. Durant cette période, elles ont généré 30 milliards de pieds-planche additionnels, une quantité suffisante pour ériger deux millions de nouvelles maisons individuelles.
La révision du tarif de l’article 232 se profile
La procédure d’investigation actuellement menée sous l’autorité du président Trump conformément à l’article 232 est toujours en cours. Si les importations de bois d’œuvre sont considérées comme une question de sécurité nationale, cela pourrait entraîner des droits de douane supplémentaires. Ici, les exceptions prévues par l’AEUMC ne sont pas applicables. Effectivement, les lois internationales sur les recours commerciaux traitent séparément les droits de douane applicables au bois d’œuvre résineux. C’est une nouvelle étape dans une querelle qui dure depuis les années 1980 et qui tire ses racines des accusations américaines affirmant que la gestion des forêts par le gouvernement canadien constitue une aide déloyale, un point de vue que conteste le Canada.
Le Canada a maintenant intégré la diversification des marchés dans sa stratégie. Durant l’année écoulée, la proportion du bois d’œuvre résineux canadien exporté vers les États-Unis a connu une baisse, passant de 78 % à 68 %. Le Canada recentre ses efforts de marketing sur l’Europe et l’Asie. Le Premier ministre Carney déclare que l’intention est d’accorder plus d’importance au bois d’œuvre canadien pour les initiatives nationales. Les enjeux sont aussi significatifs pour les fabricants de logements américains. D’après les prévisions, les coûts supplémentaires pourraient atteindre jusqu’à 14 000 $ au coût d’une maison neuve d’ici à 2027. D’après la National Association of Home Builders, ce coût sera finalement transféré aux acheteurs américains.

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