LSEG passe au numérique avec une nouvelle plateforme blockchain pour lever des fonds

Le London Stock Exchange Group (LSEG) vient de franchir une étape importante vers l’avenir de la finance. Selon le Financial Times, le groupe a réalisé sa première levée de fonds en utilisant un nouveau système basé sur la blockchain. Cette opération montre que même les secteurs les plus traditionnels de la finance commencent à adopter des outils numériques. L’information a ensuite été relayée par Cointelegraph sur X (anciennement Twitter).

Une première pour la Bourse

Cette levée de fonds du LSEG a été menée par un gestionnaire d’actifs en réassurance appelé MembersCap. Il a utilisé la nouvelle plateforme numérique de LSEG pour lever des capitaux. Cette plateforme fonctionne entièrement sur la blockchain, ce qui permet de s’appuyer sur des registres numériques sécurisés plutôt que sur le papier et les démarches manuelles.

Contrairement aux anciens systèmes, elle peut tout gérer au même endroit : émettre des jetons, les échanger et régler les transactions. L’ensemble du processus peut ainsi se dérouler beaucoup plus rapidement, avec moins de retards et des coûts réduits.

Pourquoi c’est important

Les levées de fonds privées sont généralement très lentes et coûteuses, certaines transactions mettant plus d’un mois à être finalisées. Grâce à la blockchain, ce processus pourrait ne prendre que quelques jours. Une exécution plus rapide facilite aussi l’accès au marché, notamment pour les petits investisseurs qui n’auraient pas pu y participer auparavant.

Il ne s’agit pas de créer une nouvelle cryptomonnaie. LSEG précise que son objectif n’est pas de lancer une pièce comme le Bitcoin, mais d’améliorer le fonctionnement des marchés de capitaux. En déplaçant les étapes clés vers la blockchain, le groupe espère rendre les marchés privés plus ouverts, plus rapides et moins coûteux.

Qui a contribué à son développement

LSEG n’a pas développé cette plateforme seul. Microsoft a joué un rôle important dans sa conception et son soutien technique. L’entreprise détient déjà 4 % du capital de LSEG depuis un investissement en 2022. Elle a également intégré la nouvelle plateforme dans Workspace, l’outil destiné aux investisseurs de LSEG, ce qui permet aux utilisateurs de voir quelles levées de fonds sont prévues et de les suivre directement.

Darko Hajdukovic, responsable des marchés numériques chez LSEG, résume l’objectif simplement : « Nous voulons que les marchés de capitaux soient plus efficaces et plus accessibles. »

Les avantages pour les investisseurs

Concrètement, qu’est-ce que cela change pour les investisseurs ?

Accès plus rapide : au lieu d’attendre plusieurs semaines, ils pourraient participer à des opérations en quelques jours.

Coûts plus faibles : avec moins d’intermédiaires et de paperasse, les frais deviennent bien moindres.

Plus de transparence : ils peuvent suivre les transactions en temps réel, au lieu de deviner leur avancement.

Portée élargie : un processus plus fluide pourrait attirer de nouveaux profils d’investisseurs.

Les défis à relever

Il reste bien sûr des obstacles. Le premier est réglementaire : les autorités financières voudront savoir exactement comment fonctionne le système et s’il respecte les normes légales.

L’adoption est l’autre grand défi. Les gestionnaires de fonds et les investisseurs doivent apprendre à utiliser ce nouveau système. Comme la technologie ne suscite pas toujours une confiance immédiate, le déploiement se fera sans doute progressivement. La plateforme devra démontrer qu’elle est réellement sûre et fiable.

Et ensuite

Pour l’instant, LSEG se concentre sur les fonds privés, mais prévoit d’étendre le système à d’autres types d’actifs, comme les obligations et même les actions à terme. Si tout fonctionne bien, davantage d’entreprises pourraient choisir de lever des fonds via ce service basé sur la blockchain.

Les observateurs suivront de près cette levée de fonds de LSEG, pour voir si les transactions deviennent réellement plus rapides et si les coûts diminuent effectivement, ainsi que la réaction des investisseurs. L’avis des régulateurs influencera aussi la vitesse de développement du projet. Mais pour l’heure, la Bourse de Londres montre que même les institutions les plus anciennes peuvent se lancer dans quelque chose de totalement nouveau.