Les obligations Kimchi reviennent alors que la Corée du Sud réagit à une fuite de capitaux de 42 milliards de dollars

    Par

    Hanan Zuhry

    Hanan Zuhry

    La Corée du Sud met fin à son interdiction des obligations kimchi, vieille de 14 ans, face aux sorties de capitaux et à la demande de stablecoins qui pèsent sur le won. Cette décision s'inscrit dans le cadre d'une réforme financière plus vaste visant à améliorer la liquidité des devises et à s'adapter à l'évolution du paysage financier numérique.

    Les obligations Kimchi reviennent alors que la Corée du Sud réagit à une fuite de capitaux de 42 milliards de dollars

    À retenir

    Résumé généré par l'IA, examiné par la rédaction.

    • La Corée du Sud lève l'interdiction de 14 ans sur les obligations kimchi face aux sorties croissantes de capitaux

    • 42 milliards de dollars transférés vers des actions et des pièces stables étrangères au cours du seul premier trimestre 2025

    • La reprise du marché obligataire vise à stimuler la liquidité du marché des changes et à stabiliser le won coréen

    • Les autorités suspendent les essais de CBDC tout en explorant l'intégration des stablecoins dans la politique

    Après plus de dix ans de supervision rigoureuse, la Corée du Sud revitalise son marché des obligations kimchi, une mesure qui ne repose pas seulement sur une refonte réglementaire. Selon Crypto News, la banque centrale du pays a mis fin à une interdiction de 14 ans qui empêchait les institutions nationales d’investir dans des obligations émises localement en devises étrangères. Cette mesure est prise dans un climat marqué par une fuite de capitaux accélérée, une demande grandissante de stablecoins et une pression accrue sur la monnaie coréenne.

    Ce revirement politique constitue une réponse stratégique à un environnement financier de plus en plus complexe, dans lequel les outils traditionnels ne suffisent plus.

    Qu’est-ce qui alimente l’urgence ?

    Durant le premier trimestre 2025, les investissements des Sud-Coréens dans des actions et actifs numériques étrangers, y compris des stablecoins indexés sur le dollar américain, ont atteint près de 42 milliards de dollars. Cette évasion de capitaux a gravement affecté les réserves en dollars et créé un déséquilibre sur le marché des devises, maintenant une pression à la baisse continue sur la monnaie nationale.

    Le retour des obligations kimchi, émises en Corée du Sud et libellées en monnaies étrangères telles que le dollar américain, a pour but de pallier une partie de ces sorties, d’optimiser la liquidité des échanges monétaires et de restaurer une certaine régularité dans les mouvements de capitaux.

    « Nous espérons que cette mesure contribuera à atténuer le déséquilibre entre l’offre et la demande de devises étrangères en améliorant la liquidité des devises étrangères et en atténuant la pression à la baisse sur le won coréen », a déclaré un responsable de la Banque de Corée.

    Au-delà des obligations : un effort de réforme coordonné

    Cette modification de politique n’est pas un cas isolé. Cela fait partie d’une restructuration économique plus vaste menée par les autorités financières de Corée du Sud. Parmi les actions récentes, on note l’élargissement d’une ligne de swap en dollars avec le Service national des retraites, la levée des restrictions sur les emprunts en monnaie étrangère et l’assouplissement des plafonds de couverture pour les investisseurs institutionnels.

    L’objectif ? Repositionner Séoul comme un pôle financier régional compétitif, suffisamment agile pour résister à la volatilité des mouvements de capitaux et réactif à l’évolution des tendances numériques.

    La finance numérique impose un réétalonnage

    L’ascension inattendue des stablecoins dans les pratiques d’investissement locales a introduit un facteur imprévisible dans le système monétaire conventionnel. Malgré l’arrêt ce mois-ci de son projet pilote sur la monnaie numérique de banque centrale (MNBC), les responsables politiques en Corée du Sud cherchent à saisir et à s’ajuster aux conséquences d’une économie décentralisée, centrée sur les stablecoins.

    Le président Lee Jae-myung a manifesté son désir de faciliter l’accès légal à la création de stablecoins, mettant en lumière leur importance croissante. Néanmoins, il est sage de rester attentif. Plutôt que de recourir rapidement à des solutions appuyées par l’État, les responsables semblent opter pour une administration de la monnaie numérique privée dans un cadre plus flexible et axé sur le marché.

    Les garde-fous sont toujours en place

    En dépit de cette approche plus large, certaines limitations subsistent. Les obligations kimchi placées en privé continueront d’être proscrites, une décision prise pour éviter les abus et le financement alternatif, assurant que les nouvelles entrées de capitaux ne mettent ni la transparence ni la conformité en péril.

    Un avenir rééquilibré ?

    La décision de la Corée du Sud de relancer les obligations kimchi est plus qu’un simple assouplissement réglementaire. C’est un signe de maturité, une reconnaissance de la nécessité pour le système financier d’évoluer parallèlement à la technologie et au comportement des investisseurs. Face à l’instabilité des marchés des changes et à la transformation des mouvements de capitaux par les actifs numériques, le gouvernement prend une mesure réfléchie : moderniser sa politique sans perdre de vue la stabilité à long terme.

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