L’Australie présente un projet de loi pour réguler les plateformes d’actifs numériques

Le gouvernement australien a présenté un nouveau projet de loi visant à encadrer les plateformes d’actifs numériques, rapporte Cointelegraph. L’industrie des cryptomonnaies semble accueillir cette initiative comme une avancée vers davantage de régulation et de sécurité. Toutefois, des experts mettent en garde contre certaines définitions floues dans le texte, qui pourraient créer de la confusion, freiner l’innovation et compliquer la conformité pour les petites plateformes.

🇦🇺 LATEST: Australia’s crypto industry welcomes new draft laws for digital-asset platforms, but says unclear definitions could still stifle innovation. pic.twitter.com/G7Efe0QvDH

— Cointelegraph (@Cointelegraph) October 27, 2025

Aperçu du projet de loi

Le projet de législation impose aux plateformes d’actifs numériques d’obtenir une licence de services financiers australiens (AFSL) auprès de l’autorité de régulation ASIC. Cette exigence rapproche davantage les plateformes crypto du système financier traditionnel. Elles devront ainsi respecter les mêmes règles de conformité que les banques et institutions financières.

Les petites plateformes d’échange ne sont pas concernées par l’obligation de licence. Celles dont le volume annuel est inférieur à 6,5 millions de dollars ou les dépôts moyens des clients en dessous de 3 300 dollars ne sont pas tenues de faire une demande. Cet équilibre vise à concilier régulation et soutien aux petits acteurs du marché.

Réaction du secteur : positive mais prudente

La réaction de l’industrie crypto est globalement positive. Kate Cooper, directrice générale d’OKX Australia, estime que le projet de loi montre que les cryptomonnaies s’intègrent progressivement au système financier traditionnel. Elle souligne cependant que la mise en œuvre sera décisive, car les opérateurs non licenciés pourraient continuer à concurrencer de manière déloyale si les règles ne sont pas claires.

Liam Hennessy, associé chez Thomson Geer, a salué le projet comme une approche équilibrée. Selon lui, cette législation pourrait aider l’Australie à devenir un centre de référence pour les actifs numériques. Dans le même temps, elle évite les règles trop strictes de l’Europe et la confusion réglementaire des États-Unis.

Inquiétudes liées aux définitions vagues

Malgré un accueil favorable, certains experts s’inquiètent du manque de clarté de certaines définitions. Les descriptions de plusieurs services liés aux cryptomonnaies seraient imprécises, ce qui pourrait semer la confusion chez les régulateurs comme chez les opérateurs. Les jeunes entreprises et les petites plateformes pourraient avoir du mal à comprendre leurs obligations. Les spécialistes avertissent qu’un tel flou pourrait ralentir l’innovation ou rendre la conformité plus difficile.

Prochaines étapes : consultation du secteur

Le gouvernement a ouvert une période de consultation permettant aux parties prenantes de formuler des remarques et de proposer des ajustements au projet. Cette phase permettra aux législateurs d’affiner le cadre réglementaire afin d’en faire un dispositif clair et équitable. L’issue de cette consultation influencera la trajectoire de développement du secteur crypto en Australie.

Les organisations professionnelles devraient plaider pour des définitions favorables à l’innovation. Elles souhaitent un encadrement qui protège les utilisateurs tout en soutenant la croissance des start-up. Les régulateurs cherchent de leur côté à trouver un équilibre entre sécurité et opportunités dans un marché en pleine évolution.

L’avenir de la crypto en Australie

Le projet de loi australien montre la volonté du gouvernement de réguler sérieusement les plateformes d’actifs numériques. La majorité du secteur crypto soutient cette initiative. Cependant, la réussite de ces nouvelles règles dépendra de leur clarté et de leur applicabilité concrète.

Si les régulateurs parviennent à lever les zones d’ombre du texte, l’Australie pourrait devenir un pays pionnier en matière d’innovation crypto. La période de consultation sera déterminante pour savoir si le cadre final saura protéger les utilisateurs tout en favorisant la croissance du secteur des actifs numériques.