La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni soutiennent le rétablissement des sanctions contre l’Iran

    Par

    Hanan Zuhry

    Hanan Zuhry

    La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni mettent en garde l'Iran contre le retour des sanctions de l'ONU alors que l'enrichissement de l'uranium approche et que la diplomatie est confrontée à une échéance.

    La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni soutiennent le rétablissement des sanctions contre l’Iran

    Les récentes évolutions relatives au programme nucléaire de l’Iran tendent à intensifier la situation, entraînant un nouvel affrontement significatif autour des sanctions. Paris, Berlin et Londres ont fixé un ultimatum à Téhéran jusqu’à fin août 2025 pour renouer les discussions, sinon l’Iran sera entièrement sous le coup des sanctions de l’ONU. Le danger est considérable. C’est le processus de restauration automatique des sanctions issues de l’accord nucléaire de 2015, qui autorise la réinstauration automatique des sanctions sans que la Chine ou la Russie aient la possibilité de les empêcher. Cette option arrive à expiration en octobre ; il faut donc agir rapidement.

    Plus de 400 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 % de pureté sont en possession de l’Iran. Cette quantité est déjà adéquate pour produire plusieurs armes nucléaires par le biais d’un enrichissement supplémentaire. L’Iran fait déjà partie des pays les plus sanctionnés au monde. Plus de 5 000 mesures sont actuellement appliquées. Les sanctions en cours ont provoqué une augmentation de l’inflation, atteignant presque 39 %. Avant l’imposition de sanctions sévères, le PIB par tête était d’environ 7 500 dollars ; il est maintenant approximativement de 4 500 dollars. Autrefois évaluées à environ 2,8 millions de barils par jour, les exportations de pétrole se chiffrent maintenant autour de 1,65 million, la majorité étant destinée à la Chine.

    Effet sur l’économie iranienne

    L’Iran a subi de manière significative les conséquences des sanctions au cours des deux dernières décennies. L’ONU a commencé à imposer des sanctions au milieu des années 2000, ciblant spécifiquement ses programmes de missiles balistiques et nucléaires. En 2015, elles ont été assouplies suite à la signature du JCPOA, mais ont repris une posture plus rigoureuse en 2018 avec le retrait des États-Unis. Depuis, des restrictions supplémentaires ont été imposées à des domaines tels que le transport maritime et la technologie. L’Iran semble maintenant bien loin du répit temporaire qu’il a obtenu en 2015. À l’heure actuelle, l’Iran a toujours la capacité d’enrichir rapidement de l’uranium à des niveaux adaptés à un usage militaire. Les spécialistes prévoient qu’il pourrait atteindre une pureté de 90% en seulement quelques semaines, s’il le désire.

    Liste noire financière de l’ONU

    Dans l’éventualité d’un retour à la situation antérieure, l’Iran serait une fois de plus ajouté sur la liste noire financière des sanctions de l’ONU. Les analystes anticipent une chute supplémentaire de 20 à 30 % de la monnaie, une diminution drastique des exportations de pétrole et une inflation qui pourrait surpasser les 45%, entraînant des répercussions économiques potentiellement graves. Les sanctions imposées à l’Iran ont conduit à l’émergence de systèmes bancaires alternatifs, au commerce par échange et à une dépendance vis-à-vis des acheteurs chinois pour garantir une part significative des revenus.

    En Iran, l’ampleur des fractures politiques se renforce. Le président favorise les discussions, alors que ceux qui soutiennent une approche plus rigoureuse préconisent une intensification nucléaire. Le ministère du Renseignement a prévenu que le rétablissement des sanctions contre l’Iran, levées en 2015, pourrait provoquer un effondrement économique. Il existe un risque tangible de troubles publics.

    Les semaines à venir seront déterminantes pour savoir si la diplomatie a encore un avenir ou si l’Iran risque de subir une nouvelle escalade de sanctions. Avec les sanctions déjà en vigueur qui affectent l’économie iranienne, toute intensification des tensions entraînerait des conséquences coûteuses, non seulement pour Téhéran, mais également pour la stabilité de la région et, dans un sens plus large, pour l’effort mondial de non-prolifération.

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