La Chine impose des droits de douane sur le colza canadien dans le cadre d’une enquête antidumping

    Par

    Triparna Baishnab

    Triparna Baishnab

    La Chine a imposé un tarif antidumping temporaire de 75,8 % sur le canola canadien dans un contexte de tensions commerciales croissantes entraînant une réaction en chaîne à l’échelle mondiale.

    La Chine impose des droits de douane sur le colza canadien dans le cadre d’une enquête antidumping

    À retenir

    Résumé généré par l'IA, examiné par la rédaction.

    • La Chine a imposé un droit antidumping de 75,8 % sur les exportations canadiennes de canola

    • Cette décision coïncide avec les tensions commerciales croissantes entre la Chine et le Canada.

    • Les facteurs politiques et stratégiques jouent un rôle croissant dans le commerce agricole

    • Des fournisseurs alternatifs comme l’Australie sont prêts à combler le marché perdu du Canada

    • L'affaire de l'OMC pourrait prendre des années et remodeler de manière permanente les relations commerciales mondiales sur le colza

    Les droits antidumping temporaires que la Chine a imposés sur le canola canadien ont modifié la situation. Ce n’est plus uniquement une question d’évolution à court terme du marché. L’accent est dorénavant mis sur la façon dont le commerce agricole se retrouve embourbé dans des conflits stratégiques. L’enquête antidumping menée par la Chine s’est focalisée sur les affirmations selon lesquelles le canola canadien était vendu à des tarifs déloyalement bas. Les responsables chinois ont affirmé que le coût du canola canadien était moins élevé que celui des transformateurs d’oléagineux locaux. Aujourd’hui, la Chine a imposé un droit de 75,8 %. Cette décision exclut de fait les graines de colza canadiennes du marché chinois, du moins pour la durée de la mesure provisoire.

    Tensions commerciales autour du canola

    La défense de la Chine se base sur un principe commercial partagé qui stipule que le dumping peut perturber les marchés et occasionner un dommage significatif. Toutefois, le timing sélectionné coïncide avec une escalade des tensions entre les deux parties. Les tarifs douaniers que le Canada avait imposés auparavant sur les automobiles électriques, ainsi que sur l’acier et l’aluminium chinois, avaient déjà changé la dynamique des relations, préparant le terrain pour des actions réciproques. En se concentrant sur le canola canadien, la Chine a opté pour un domaine où elle bénéficie clairement d’un avantage en tant que principal acheteur. Quand un marché unique constitue la quasi-totalité des exportations d’une matière première, tout ajustement de politique peut rapidement modifier les courants commerciaux. Il peut influencer les décisions de plantation pour les campagnes futures. Les réactions du marché ont été vives. Lorsque l’enquête a été annoncée l’année dernière, les contrats à terme sur le tourteau de colza à Zhengzhou ont bondi de 6 %, tandis que les contrats à terme sur le canola ICE ont chuté de 7 % pour s’établir à un peu moins de 570 $ US la tonne.

    Quand les guerres commerciales frappent les exploitations agricoles

    Les actions antidumping de la Chine sont aussi le miroir d’une tendance globale dans le commerce international. Les frictions commerciales concernant l’agriculture se sont diffusées à travers le monde entier. Les règles se durcissent de manière croissante du côté des exportateurs et des importateurs. Prenons pour illustration les droits de douane que l’Inde applique sur le jute du Bangladesh et ceux que la Chine impose sur le canola canadien. Les produits agricoles, surtout ceux associés à la sécurité alimentaire du pays ou à la transformation industrielle, sont de plus en plus influencés par des considérations géopolitiques. Ces mesures ont souvent un effet dual. Elles garantissent une défense instantanée des industries domestiques. Elles envoient également un message aux autres pays : l’accès au marché peut dépendre de leurs liens politiques ou diplomatiques. Certains exportateurs, comme l’Australie, s’y intéressent déjà pour en tirer profit. Cela illustre la compétitivité des chaînes d’approvisionnement mondiales. Lorsqu’un pays est confronté à une perturbation, un autre intervient rapidement.

    Impact commercial à long terme

    Sur le long terme, les actions anti-dumping pourraient transformer le commerce international au-delà de leur but initial. Si le Canada n’est pas en mesure de répondre aisément aux exigences de la Chine, les stimulants tarifaires destinés aux agriculteurs, aux transformateurs et aux expéditeurs seront modifiés. Cela pourrait aussi changer les pratiques d’investissement en matière d’infrastructures et de logistique. En revanche, la quête de fournisseurs alternatifs par la Chine pourrait consolider les relations commerciales avec d’autres nations, rendant potentiellement ardu le rétablissement des volumes canadiens à leurs niveaux précédents, même si les tarifs douaniers sont finalement abolis. L’initiative de l’OMC initiée par le Canada pourrait apporter des précisions sur les frontières légales, cependant, toute solution nécessitera du temps et les interactions commerciales ne cesseront de se développer.

    En essence, les droits de douane imposés par la Chine sur le canola canadien représentent à la fois un défi en termes d’adaptation du marché et une question juridique. Ils illustrent que, dans la situation présente, le commerce des matières premières est souvent influencé par les tactiques politiques. Des modifications dans un couloir majeur peuvent provoquer une réaction en chaîne à travers diverses zones du système commercial global.

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