Brian Armstrong alimente l’essor des Creator Coins sur Base

La décision de Brian Armstrong d’acheter près de cinq millions de jetons BALAJIS sur Base a immédiatement braqué les projecteurs sur les projets de Creator Coin. Le montant de l’opération avoisinait seulement 40 000 dollars, mais l’influence du PDG de Coinbase pèse bien plus lourd que la taille de la transaction. En publiant la capture d’écran de son achat, il a transformé ce qui aurait pu rester un simple trade discret en un signal perçu par beaucoup comme un soutien institutionnel. Sur un marché comme celui-ci, le récit compte parfois autant que le capital.

Le jeton BALAJIS et l’élan de l’écosystème Coinbase

Le jeton BALAJIS est directement lié à la marque personnelle de Balaji Srinivasan et distribué via Zora, à l’origine d’une grande partie de la récente croissance sur Base. Ce qui ressort, ce n’est pas seulement le jeton en lui-même, mais la manière dont Coinbase s’implique dans l’écosystème. L’annonce de Jesse Pollak selon laquelle les Creator Coins de Zora peuvent être achetés directement dans l’application Coinbase change la donne. Cela réduit les frictions et donne à la Social Finance une dimension plus accessible, moins réservée aux initiés, et davantage pensée comme un produit avec lequel des millions d’utilisateurs de crypto pourraient interagir facilement.

Comment fonctionne le système de Creator Coin de Zora

Les chiffres de Base montrent que ce virage est réel. Depuis la relance de l’application Coinbase en juillet, Zora a facilité la création de plus de 1,6 million de Creator Coins, près de trois millions de traders uniques et plus de 470 millions de dollars de volume d’échange. Le 16 juillet, on comptait 7 557 lancements de jetons sur Base. Le lendemain de l’intégration dans l’app, ce chiffre a bondi à plus de 22 000. Ce n’est pas une coïncidence, mais la preuve que les canaux de distribution influencent directement l’adoption.

La conception du système de Zora explique en partie cet engouement. Chaque publication génère un jeton. Chaque Creator Coin a une offre fixe d’un milliard d’unités, dont la moitié est distribuée au créateur sur cinq ans, le reste circulant librement sur le marché. Une petite commission prélevée sur chaque transaction revient au créateur initial sous forme de jetons $ZORA. En résumé, l’attention se transforme en actifs négociables, et l’engagement devient un revenu. Un modèle très différent des plateformes financées par la publicité, où les créateurs luttent contre les algorithmes pour gagner en visibilité.

Certains jetons se distinguent déjà. Le Fake Taxi Creator Coin a atteint une capitalisation de marché de 10 millions de dollars, dépassant ceux liés à des personnalités plus connues comme Jack Butcher. Cela suggère que la valeur ne découle pas toujours de la réputation traditionnelle, mais reflète plutôt l’énergie d’une communauté et la liquidité qu’elle apporte.

Croissance de l’économie des créateurs et modèles de Social Finance

La tendance des Creator Coins s’inscrit dans un mouvement plus large au sein de l’économie des créateurs. Les analystes estiment que cette économie pourrait dépasser les 500 milliards de dollars de valeur dès l’année prochaine et avoisiner 850 milliards d’ici 2032. Les Creator Coins sont l’un des signaux les plus clairs que la monétisation s’éloigne des intermédiaires. Plutôt que de dépendre de la publicité et des sponsors, les créateurs peuvent désormais ancrer directement la valeur dans leurs communautés. Les modèles de Social Finance prolongent cette logique, en offrant aux utilisateurs non seulement du contenu, mais aussi une participation négociable dans les créateurs eux-mêmes.

À l’échelle mondiale, plusieurs expériences confirment cette tendance. Friend.tech, sur Base, a transformé l’accès privé aux influenceurs en « clés » tokenisées et a généré brièvement plusieurs millions de dollars de frais quotidiens. Rally a bâti un modèle sur Ethereum qui a attiré de grandes plateformes sociales comme Twitch pour tester les jetons de créateurs. Même des projets plus anciens comme Steem avaient montré que récompenser la participation par des jetons pouvait soutenir un réseau actif bien avant la vague actuelle.

Tous n’y voient toutefois pas un modèle viable. Les critiques soulignent que de nombreux Creator Coins manquent de liquidité, rendant difficile la sortie pour les détenteurs sans pertes. Le risque est que les fans se retrouvent piégés avec des jetons sans valeur durable. À l’inverse, certains, comme Alexander Cutler, estiment que Zora attire un public mainstream qui n’aurait peut-être jamais touché à la crypto, car les récompenses sont liées à des comportements familiers comme publier et partager.

Les enjeux de liquidité des Creator Coins

Savoir si cela marque vraiment le début d’une saison durable des Creator Coins sur Base dépend de bien plus qu’un achat de PDG. L’infrastructure est solide : faibles frais, haut débit, et un accès direct via l’application Coinbase. Les indicateurs sont impressionnants, avec une accélération de l’activité de trading et des lancements de jetons. Le contexte culturel est également favorable, alors que de plus en plus de créateurs cherchent à s’émanciper des plateformes sociales traditionnelles.

Le défi sera de prouver que ces jetons peuvent conserver une valeur au-delà de la spéculation. Si des plateformes comme Zora parviennent à transformer des lancements viraux en écosystèmes durables, où la capitalisation reflète une utilité réelle et non seulement l’effet de mode, alors cela pourrait marquer un tournant structurel pour la Social Finance. Pour l’heure, le geste d’Armstrong a mis les projets de Creator Coin sous les projecteurs, et les prochains mois diront si ce signal était le début d’une tendance durable ou un cycle éphémère de plus.